Et voilà, nous n'avons pas tenu nos promesses...

Nous qui avions juré ne jamais faire passer le boulot avant le reste. Le plus important c'est le bonheur. Etre ensemble ça n'a pas de prix (pour tout le reste, il y a la Gold de Boursorama) et patati et patata...

Nous les anti-carriéristes sommes passés du côté obscur de la force (dédicace aux rares geeks qui nous lisent).

Une proposition de boulot, quelques avantages professionnels et la promesse de sous-sous supplémentaires, et Zou! Voilà le chéri envolé (enraillé plutôt? non parce qu'il est parti en train) à l'autre bout de la France.

Et me voilà parent solo du lundi au vendredi. Entre angoisse et bonheur de l'exclusivité, mon coeur balance... sans arrêt (je commence à avoir le mal de mer).

Phase 1: le stress

Non, mais David m'a annoncé ça, mais il ne va pas vraiment partir. Je ne saurai jamais m'occuper de Lucie toute seule. Il est 5 heures de mat' et j'angoisse, je n'arrive pas à dormir. Je ne serai pas à la hauteur!!! Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah

Phase 2: l'acceptation

Ok, tu pars... c'est pour la bonne cause, et puis, ça nous fera peut-être du bien un petit éloignement. Et puis non, il ne faut pas s'empêcher de faire des choses parce qu'on a un enfant, ce serait absurde. Et puis c'est aussi pour elle, pour payer la crèche et les Pampers (parce que les Pommettes, il y a beau avoir de la pub à la télé, c'est pas aussi absorbant).

Phase 3: le départ

je blinde mon agenda.

Lundi: soirée épilation/ masques & manucure.

Mardi: soirée quiches entre filles. rien de très glamour dans le titre, mais avec une poupinette dans les bras, impossible de cuire un magret.

Mercredi: apéro avec ma soeur (3 maxi verres de vin, et seulement 3 olives... je suis pompette).

Jeudi: pique-nique au parc, Lucie découvre l'herbe et moi j'en retrouve encore dans son lit.

Vendredi: David reviens et je suis Kaput, HS, KO... c'est crevant d'être seule - non parce que Lucie m'épuise, mais parce que la promesse de soirées bol de vermicelles + télé tout seule me terrfifie tellement que je n'ai pas arrêté.

Phase 4: la routine

J'arrête d'appréhender mes soirées seule et je commence dès maintenant! Après ce message, je me cuisine une mousline / knacki, et je me cale devant "Cauchemar en cuisine" (vous notez l'absurdité de la chose?). J'irai me coucher avec Netflix comme compagnon, et je ferai un calin à mon oreiller pour m'endormir.

Je relativise aussi. Une semaine, ça passe vite. Ce n'est même pas une semaine, c'est juste 5 jours (pardon, 4 gros dodos). Et puis on retrouve des habitudes de jeune couple. Se faire beau pour l'autre au moment des retrouvailles. Attendre fébrilement l'arrivée du train à la gare le vendredi soir. Le plaisir d'être ensemble, tout simplement.

Et puis, je suis un peu une chérie indigne aussi. Je me plains, mais comme on me le rappelle, le plus difficile n'est pas mon cas, mais bel et bien celui de David, loin de nous, de chez lui et de ses amis. Contraint d'aller faire des caves et des restos avec ses collègues sympas, et de regarder des films durant les 3 heures de train qui le ramènent à nous.

Non, sérieusement, j'ai bien conscience que la séparation est moins facile pour lui. Les sessions Skype ne remplacerons jamais les bisous et les biberons - calins du matin. Mais voilà, c'est aussi cela "devenir responsable". Prendre des décisions parfois douloureuses sur le moment, mais qui nous permettrons une meilleure vie à terme.

Maman solo (à mi-temps)

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